L’expo Game Story au Grand Palais

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Douglas Alves intervient à ISART  en tant que professeur d’histoire du jeu vidéo.  Membre actif de l’association MO5, il a contribué à l’expo Game Story au Grand Palais qui s’est déroulée du 10 novembre 2011 au 9 janvier 2012.

ISART BLOG : Pouvez-vous vous présenter ?

Je me nomme Douglas Alves, j’ai commencé ma carrière professionnelle après avoir fait de la démo et du jeu vidéo sur Atari ST, puis j’ai écrit dans le premier magazine français dédié au jeu vidéo : Tilt.
J’ai aussi beaucoup travaillé pour son petit frère : Consoles+ ainsi que pour de nombreux autres par la suite, notamment CD Consoles, Player One, Consoles Max ainsi que pour Cyberflash sur Canal+ (si vous vous souvenez de Cléo, la première présentatrice du petit écran entièrement modélisée en  3D !). Aujourd’hui, bien que continuant une petite activité dans la presse, je suis très actif au sein de l’association MO5.COM. M’occupant en majeure partie de la recherche historique : je fais partager ma passion par le biais de conférences, d’articles, d’ouvrages et de l’enseignement. Et je vous réserve quelques autres surprises pour l’année 2012 !

 

IB : Qu’est-ce que MO5 ? Quels sont ses objectifs, ses réalisations ?

MO5.COM est une association type loi 1901 dédiée à la préservation du patrimoine numérique, notamment les jeux vidéo et tous ses supports : consoles, arcade, micro-ordinateurs, sans oublier les jeux électroniques. Le plus difficile étant de tout stocker. Nous espérons pouvoir bientôt être aidé par les institutions car notre local actuel a du mal à contenir nos dizaines de milliers de pièces.  Mais nous faisons aussi découvrir au public la richesse du média et de notre collection via des expositions temporaires et stands sur de nombreux salons et événements. Notre objectif final est d’aider à la mise en place d’un musée et/ou d’un institut national. Notez que le 29 mars 2010 a vu le lancement officiel du Comité pour le Musée National des Jeux Vidéo et du site web dédié à ce projet. Nous espérons tous que le projet aboutira. Et d’ailleurs, comme nous sommes constamment en quête de membres supplémentaires, n’hésitez pas à nous rejoindre, nous avons besoin de vous.

 

IB : Qui a eu l’idée de cette expo, comment cela s’est concrétisé ?

Après le succès de Museogames, le ministère de la Culture a nommé MO5.COM comme entité reconnue nationalement œuvrant pour la préservation du patrimoine numérique. C’est ainsi qu’après étude, le ministère de la Culture et la RMN (Réunion des Musées Nationaux) ont finalement décidé de faire rentrer le jeu vidéo au Grand Palais.

IB : Qu’a fait MO5 dans l’expo du Grand Palais ?

Nous avons travaillé sur l’éditorial et nous avons fourni quasiment tout le matériel. La scénographie est l’œuvre de la RMN.

 

IB : Quelles sont été les difficultés pour monter l’expo ?

Tout d’abord le temps. Les délais furent vraiment très courts. Nous n’avons eu la validation finale qu’en avril ! Sans compter que la nature même de l’exposition a quelque peu bousculé les habitudes de la RMN.

 

IB : Que propose cette expo de différent par rapport à ce qui a été fait ? (Museogame, espace JV Gaité Lyrique, Musée du JV)

Game Story a une approche thématique qui relie toute l’histoire du jeu vidéo aux différents médias qui l’ont influencée.
Elle s’adresse tout d’abord aux gens qui veulent découvrir la richesse du monde du  jeu vidéo, son approche transmédia aidant les plus néophytes à y plonger. Et pour les connaisseurs, rien ne vaut une bonne partie de Pong sur une borne cocktail !

IB : Que peut-on trouver à cette expo ?

En plus des pièces historiques, 80 jeux jouables sur tous supports illustrent l’évolution du média. Ainsi que de nombreux objets de contexte venant du cinéma, de la BD, etc…

 

IB : Quelle a été l’implication d’ISART ?

L’école a fourni une frise décrivant le processus complexe de la création d’un jeu vidéo. Elle est affichée dans la salle où se tiennent les ateliers dédiés à la création.

 

IB : Est-ce que ça signifie quelque chose le jeu vidéo au musée ? au Grand Palais ?

C’est primordial pour la reconnaissance du jeu vidéo en tant que culture et art. C’est le début de la consécration de ce tout jeune média qui fêtera quand même l’année prochaine sa 40e année ! Ce qui est sur, c’est que certains vont désormais devoir réviser leur jugement. J’espère que l’on pourra parler désormais de ce média de façon mature et sans le lot des a priori qui parsèment son histoire.

IB : Comment la profession a accueilli cette expo ?

Elle a été totalement enthousiaste bien sur !  Cela change des attaques constantes que subit le jeu vidéo dans certains médias et permet de remettre les pendules à l’heure. Game Story permet de légitimer le jeu vidéo.

 

IB : Comment le public a accueilli cette expo ?

Très positivement. Le jeu vidéo a une cote d’enfer. Les parents viennent avec leurs enfants. Les nostalgiques se remémorent leurs joies passées et découvrent ce qu’ils n’ont pas connu. Ils regrettent juste que l’expo ne soit pas un peu plus grande pour tout vous avouer.

 

IB : Quel est son avenir (province ? Étranger ?)

Pour l’instant, nous n’en savons encore rien. Mais nous avons plusieurs projets plus modestes dans toute la France.

 

IB : Le bilan est-il positif ?

Oui ! Avec plus de 900 personnes en moyenne par jour, la fréquentation a été excellente. On peut d’ores et déjà dire qu’il s’agit d’un succès.

Plus d’infos sur MO5
Le Nouvel Obs’ en parle 
Crédits Photos : AFJV