Global Game Jam à Tokyo – Part 3

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Romain Boucher est un ancien Isartien. Depuis 4 ans, il est  Game Designer/Chef de projet au sein de la société C4Mprod à Marseille. Il a participé à la Global Game Jam 2011 à Tokyo! Il nous raconte pourquoi et comment.

Photo : Romain qui travaille sur 3D MAX … en japonais

Isart Blog : Bonjour Romain, peux-tu nous expliquer ce qui t’a amené au Japon?

Hormis le Japon et ses habitantes, je m’intéresse aux arts visuels et narratifs : les jeux vidéo évidemment, mais aussi la photographie, la peinture, le cinéma.

Arrivant à la limite d’âge pour l’obtention du VISA Working Holiday pour le Japon, j’en ai fait la demande. Mon gentil patron m’ayant accordé une année sabbatique, je suis donc sur les terres de Mishima afin d’expérimenter la vie nippone. Mon objectif premier est d’entrer dans un grand studio japonais. De ceux qui font les jeux nous ayant fait rêver durant notre enfance.
Pour l’instant ça n’a pas marché chez Hideo Kojima mais je ne désespère pas. En attendant je collabore à un site de vente sur Internet : www. adorejapon.com

 

IB : Comment en es-tu venu à participer à la Global Game Jam de Tokyo ?

J’ai reçu une invitation Facebook de la part d’ISART DIGITAL pour y participer. Evidemment étant au Japon, j’ai décliné. Par curiosité, je suis allé sur le site de l’événement, et j’ai vu qu’il y avait une GGJ à l’université de technologie de Tokyo. Il se trouve que je suis à 30 minutes en vélo de cet établissement. Vous connaissez la suite.

 

IB : Comment s’est passée la jam ?

Il y avait environ une centaine de participants dans mon université. 2 autres universités japonaises participaient à l’événement. Ce qui fait un total de 3 sites pour l’archipel. Je n’ai pas la moindre idée du nombre de participants total.
Il y avait peu d’étrangers et principalement des Asiatiques. J’étais le seul Européen. Tous les étrangers étaient des étudiants d’universités japonaises en fin de cursus. Ils étaient donc bilingues. Ce n’est pas encore mon cas.
Les équipes ont été faites par l’organisation.  Chaque équipe était composée d’un leader qui était soit un professeur, soit un professionnel. Je ne sais pas comment ont été sélectionnés les membres. Surement par hasard. Par exemple, il n’y avait pas de graphiste dans notre équipe mais 5 programmeurs et 2 game designers. Ça nous a bien pénalisé.

Tetsuya Mizuguchi est venu nous rendre visite accompagné des caméras de la NHK. Ce n’est pas la première fois que je le rencontre mais c’est toujours impressionnant. Je ne sais pas s’il y a eu une remise de prix à la fin. Il y a surtout eu une remise de chips et de bière. Un vrai carnage d’ailleurs, comme on pouvait s’y attendre après 48h bien fatigantes.

 

IB : Qu’est ce qui t’a particulièrement marqué dans la GGJ japonaise?

Je dirais tout.

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Les élèves sont très disciplinés et réservés. Ils montrent un respect quasi militaire envers le corps enseignant et les locaux. La parité garçon / fille est à peu près la même que dans les écoles de jeux vidéo françaises. C’est-à-dire quasiment pas de filles. Ils semblaient tous coder et sont venus avec des tonnes de bouquins sur la programmation.
Les équipes n’étaient pas du tout équilibrées. L’équipe qui avait un ingénieur de Unity Japon, alors que les projets ont été fait majoritairement sous Unity, étaient légèrement avantagés. Aucun membre de mon équipe n’avait jamais touché Unity…
On doit être fier de ce qu’on fait, et toujours montrer le résultat même s’il est (loin) en dessous de ce qu’on espérait. Chose que j’avais oubliée lors de mes expériences professionnelles où l’on ne montre pas un produit décevant à un client.
Je salue l’endurance des étudiants japonais. On s’est nourri de nouilles instantanée et on a a dormi par terre sans que personne ne craque et aille acheter des pizzas (j’aurais bien aimé).

 

IB : Quel bilan tires-tu de cette expérience?

J’ai été confronté à ce que pouvait être le travail en équipe au Japon. Je me suis retrouvé face à mes difficultés en japonais dès qu’on entre sur le terrain technique, ainsi qu’à mes lacunes techniques. Ce fut très instructif pour moi !