Marion, Technical Director

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Marion Poittevin est diplômée depuis 2019 de la formation Animation 3D d’ISART. Aujourd’hui Technical Director chez Mikros Image, elle nous parle de sa passion pour son métier.

 

 

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Quel est ton métier de Technical Designer ?

Le métier de Technical Director est très intéressant et actuellement particulièrement méconnu. Notre rôle peut être difficile à cerner, car il varie d’un studio à l’autre.
Disons pour résumer que notre but est de permettre aux artistes de travailler le plus efficacement possible, en leur fournissant des outils informatiques les aidant dans leurs tâches créatives.
J’aime penser que mon objectif est que l’artiste reste au maximum créatif, et puisse s’émanciper des contraintes techniques (et souvent rébarbatives) qui riment avec la création numérique.
Nous utilisons le code et le script via des langages informatiques comme Python ou Javascript pour développer des outils venant tantôt compléter les logiciels rencontrés en production (Photoshop, Maya, Nuke, Blender…), tantôt répondre à un besoin précis émis par les artistes.

Un Technical Director est donc un réel intermédiaire entre l’artiste et le développeur, et se situe à la frontière entre l’artistique et le technique. Ce qui rend ce métier à mon sens si passionnant.

Chez Mikros, chaque TD est spécialisé dans un secteur de la production. Je fais de mon côté partie de la team Image, ce qui signifie que je gère la Pré-Production, le Lighting, le Texturing et le Compositing. Nous travaillons souvent sur plusieurs projets en simultanés, mais aussi très souvent sur des tâches de fond qui sont nécessaires à la maintenance du pipeline et de la totalité des productions.

Un bon TD est donc curieux, communiquant et polyvalent.

 

Quels sont les plaisirs et difficultés de ton métier de Technical Designer ?

Un très grand aspect de notre métier est la communication. Que ça soit avec les artistes, les développeurs, au sein même de notre équipe, nous sommes constamment à l’écoute, et constamment dans l’échange d’idées et d’hypothèses, ce qui est particulièrement enrichissant.

J’affectionne par ailleurs le fait de savoir que mon travail va potentiellement énormément simplifier le travail d’autrui, ça donne un sens fort à notre rôle et nous permet de maintenir une relation toute particulière avec les graphistes. J’apprécie aussi beaucoup cet aspect un peu binaire (sans mauvais jeu de mot) du métier de TD.

Le fait d’avoir un rôle de passerelle entre l’art et la technique, deux passions qui m’avaient amenée au domaine de la 3D à la base et que je peux maintenant réunir via le même métier. Au niveau des difficultés, je dirai que le fait d’être autant lié au pipeline, à la production et au bon fonctionnement de ces deux éléments crée une certaine urgence dans toutes nos tâches quotidiennes. Urgence qu’il est nécessaire de savoir gérer et prioriser au maximum, via notamment une bonne communication, et une bonne planification.
Et justement, il peut se révéler parfois difficile de communiquer des idées techniques avec des artistes, ou à l’inverse, communiquer des idées artistiques avec des développeurs. Une autre difficulté de notre rôle réside donc aussi dans cette capacité de traduction et restitution des informations et demandes de chacun.

 

Quelles expériences professionnelles t’ont menée au métier de Technical Director ?

J’ai eu la chance d’entrer dans le domaine de l’illustration et de la 3D très tôt grâce au temps prévu pour l’alternance. Ma première expérience a été dans une petite entreprise de création de jeux de sociétés pédagogiques et de gamification où j’ai été illustratrice digitale pendant 1 an et demi.
Par la suite, j’ai pu rejoindre l’équipe de Chromatic Studio, un petit studio de jeux mobiles indépendants où j’ai travaillé en tant que Rigger et Infographiste généraliste. J’ai ensuite enchaîné avec une expérience de 6 mois à Arts Graphiques et Patrimoine, où j’ai travaillé en tant qu’Infographiste généraliste 3D, notamment sur une vidéo de reconstitution 3D de l’histoire du Musée d’Orsay.
Ces expériences m’amènent à la fin de la 4ème année de formation 3D, durant laquelle j’ai pu intégrer le studio Bloody Bird pour 6 mois, et où j’ai travaillé en tant que Lighting / Rendering / Compositing Assistant Artist, lors de la réalisation de pubs en 3D pour différents clients.

Grâce à ces multiples expériences très variées pendant ma formation 3D, j’ai pu me constituer un portfolio et un CV solide. En plus de découvrir les problématiques techniques que rencontrent la grande majorité des studios.
Lors de ma dernière année d’études, nous avons travaillé sur notre projet de fin d’études INSTANT, et c’est à ce moment que j’ai vraiment commencé à me plonger dans l’aspect technique de la 3D. Je me posais des questions telles que :

  • C’est quoi un pipeline ?
  • Comment peut-on automatiser des tâches répétitives pour permettre aux artistes de gagner du temps et de se concentrer sur la création pure ?

J’ai entendu parlé du terme de TD (Technical Director) pendant une masterclasse donnée par UNIT Images à ISART, et j’ai alors compris que c’était ce que je voulais faire.
Un peu plus tard, une fois le projet terminé, des professeurs ont communiqué mon profil à des personnes de Mikros. Nous nous sommes rencontrées au festival d’Annecy, et c’est comme ça que j’ai rejoint le studio.

 

L’alternance a-t-elle été un plus dans ton parcours professionnel ?

Je suis absolument convaincue que les expériences que j’ai pu avoir grâce à l’alternance à ISART m’ont permis d’arriver là où je suis aujourd’hui. Les différents stages et contrats de professionnalisation très variés que j’ai pu faire m’ont permis de construire un portfolio solide et pertinent, tout en me constituant un CV attractif.

Le rythme d’alternance est un dispositif éducatif extrêmement enrichissant, mais évidemment très exigeant et demandant beaucoup de maturité. Je vois pour ma part deux principaux points positifs à l’alternance : d’une part, les étudiants se constituent des dossiers très intéressants pour les studios via leurs expériences, et d’autre part, ces expériences leur permettent de se faire une idée de plus en plus précise de leurs envies concernant leur futur métier, et donc de se constituer un objectif de carrière concret.

À la fin des études à ISART, nous avons ainsi une idée bien plus précise de ce qu’est la réalité de l’industrie, et sommes prêts à l’intégrer avec une conception relativement précise de ce qu’est notre vocation à chacun.  J’ai pu trouver un stage très tôt dans ma formation, ce qui a constitué un très bon tremplin pour ensuite enchaîner les expériences ; ainsi qu’au soutien chaleureux de l’équipe pédagogique, et qui m’a confortée dans mes projets professionnels, et porté mes candidatures vers différents studios.

 

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“Instant” : projet de fin d’études de Marion Poittevin . Film et crédits complets du film ici.