Yannick, Sound Designer chez Manzalab

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Yannick, 21 ans, est étudiant en formation Music & Sound Design et en contrat pro chez Manzalab, une agence spécialisée dans le serious game, pour réaliser la partie sonore des jeux.

ISART BLOG : Bonjour Yannick, qu’est-ce qui t’a mené en Music & Sound Design ?

C’est un peu classique, mais comme beaucoup, je suis passionné depuis tout petit par les jeux vidéo, le cinéma et la musique. Du coup quand j’ai entendu parler de cette formation par un ami, j’ai tout de suite sauté sur l’occasion. J’étudiais la psychologie à la fac à l’époque, et je paniquais un peu à l’idée de ne pas aimer tant que ça mon futur métier. Du coup je regardais un peu partout si une autre formation  ne me correspondait pas plus. On peut dire  que la formation a été créée pile au bon moment !

 

IB : Quel est ton « parcours musical » ?

Encore une fois je n’ai pas un parcours très original ! J’ai commencé la guitare à 14 ans en autodidacte dans un univers plutôt rock (cheveux longs, gras et jean troué) et au fil des années, j’ai compris que pour devenir un vrai musicien il fallait s’intéresser à un peu tous les styles de musique et tous les instruments. Par exemple, en ce moment, j’apprends le piano, un peu de percussions, et forcément je comble mes (gros) manques en théorie musicale.

 

IB : Comment se passe ta formation ?

Nous sommes actuellement 13 élèves en Music and Sound Design (13…garçons !). Pour l’ambiance, c’est super détendu et vraiment agréable de partager avec des gens (élèves comme professeurs) qui sont aussi passionnés par le son, mais qui n’ont pas tous la même expérience, la même culture, la même approche ou les même influences ; ça permet vraiment d’élargir la vision que l’on a du son en général.

 

 

On aborde pas mal de choses différentes : de la composition ; l’approche des séquenceurs et des différentes techniques musicales dans les logiciels  ;  l’utilisation de ProTools, les techniques de Sound Design (sons composites etc…), mixage et capture des sons. On étudie l’intégration sonore dans les moteurs du jeux video (Unity) et le Sound Design dans les jeux vidéo,  la synthèse sonore à travers Reaktor et MaxMSP. Enfin, on a différents intervenants plus ou moins réguliers qui viennent compléter tout ça avec de l’acoustique ou des expériences plus personnelles.

 

 IB : Et vous intervenez aussi sur des projets de l’école ?

Alors, on bosse avec un peu tout le monde en Music and Sound Design, il n’y a pas à proprement parler de « projet MSD ». Je travaille sur un projet de Cinéma d’Animation 3e année : « Quand Edgar rencontre Sally » : l’histoire d’un braqueur de banque (qui cultive clairement la loose !) qui va rencontrer une jolie employée de banque pas franchement désintéressée. Je travaille aussi sur un projet Cinéma d’Animation 2e année, qui en est encore à ses début : « Spookie », l’histoire d’un monstre en apparence terrifiant et d’un coiffeur qui vont se découvrir une passion commune pour la musique.

Enfin, un projet Jeu Vidéo de dernière année : « Crazy Magnets » : un jeu vidéo sur tablette plateforme / réflexion dans un univers industriel asiatique.

 

IB : Tu es actuellement en contrat de professionnalisation comme Sound Designer chez Manzalab.  Concrètement, cela se passe comment?

J’occupe un poste de Sound Designer chez Manzalab. Pour faire simple je réalise tout ce qui est la partie sonore des jeux, à l’exception de la musique. C’est ma première expérience dans ce milieu et j’ai été super bien accueilli. Il y a deux autres étudiants d’ISART (Sylvain en Game Programming et Théo étudiant en Cinéma d’Animation 3D),  que je ne connaissais pas encore mais qui m’ont mis à l’aise tout de suite. C’est toujours agréable de bosser avec des gens qui aiment vraiment ce qu’ils font, et ça permet de mieux comprendre les différents métiers du jeu vidéo, mais aussi toutes les contraintes réelles du métier (deadline, présentation au client, etc.).

Quand je suis arrivé, j’ai surtout fait de la vérification de voix de synthèses déjà enregistrées que je devais ensuite régénérer en écrivant phonétiquement dans VirtualSpeaker. Ce n’était pas la chose la plus amusante de monde mais ça m’a permis de comprendre les limites réelles des voix de synthèse. Maintenant je travaille surtout en milieu / fin de prod (souvent quand les animations sont déjà faites) dans ProTools, afin de créer des sons composites pour les bruitages ou de faire des enregistrements de doublage.

 

IB : Sur quels projets travailles-tu ?

J’ai commencé sur « Akinator Kids », le génie qui devine tout, sur tablette (la vérification/ correction de la voix de synthèse), et enregistré des voix sur « Replica », un moteur de dialogue destiné à l’information sécurité. Maintenant je fais des bruitages pour un jeu tablette à destination des patients atteints d’insuffisance rénale chronique. Donc c’est plutôt varié !

(projet Véolia – Manzalab)

 IB : Ta formation et ton expérience dans cette société sont-elles complémentaires ?

Complètement, je n’aurais pas pu réaliser ce que j’ai fait à Manzalab sans la formation MSD, et inversement, ce que j’apprends en travaillant me simplifie souvent la tâche à l’école.

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(projet SFR – Manzalab)

 IB : Idéalement, quel poste aimerais-tu occuper sur le long terme ?

Ahah ! Idéalement être un Lead Sound Designer ou Compositeur dans une entreprise comme Quantic Dream dont j’aime beaucoup le travail, mais finalement toutes les expériences sont différentes et bonnes à prendre, donc je ne sais pas du tout où je serai dans quelques années.

 

IB : Quels conseils donnerais-tu à des élèves souhaitant entrer en MSD ?

Pfiou…alors là, je dirais surtout d’essayer autant que possible d’écouter de tout, il y a des bonnes choses à prendre dans tous les styles de musique, tant au niveau de la composition que de la production. De ne pas trop s’inquiéter s’ils n’ont pas de formation classique parfaite, et surtout, une fois la formation commencée, de multiplier les rencontres avec les différentes sections pour participer autant que possible à des petits projets indépendants.