Benoit, Game Designer indépendant

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Benoit Freslon, 25 ans, est un ancien élève en Game Design. Devenu Game Designer, il a choisi un statut d’indépendant. Il nous raconte pourquoi.

ISART BLOG : Pourquoi avoir choisi de faire des études en Game Design?

Après un DUT SRC et une licence multimédia, je me suis orienté vers une formation de game design pour approfondir mes connaissances et acquérir toutes les bases et les méthodes du métier de game designer. Je comptais réussir tous mes projets d’études afin de renforcer mon bagage et ma crédibilité envers les studios de développement. La formation étant en alternance, je pouvais dès la première année travailler dans un studio, financer mes études et apprendre le métier.

L’encadrement à l’école nous permettait de nous épanouir et de tenter des concepts qui sortent des sentiers battus. Grâce à cela j’ai beaucoup appris de mes erreurs commises. C’est une chose très importante quand on débute.

 

IB : Quel est ton parcours professionnel ?

Grâce à ma formation post-bac et mes travaux personnels, j’avais acquis une bonne base en développement Flash. Par conséquent, j’ai immédiatement décroché un contrat de professionnalisation lorsque j’ai entamé ma formation à Isart Digital. Durant 6 mois j’ai développé des jeux multijoueurs en Flash pour un client et je supervisais le game design.

J’ai ensuite enchaîné 2 années consécutives chez Chugulu, d’abord en contrat de professionnalisation, puis en CDI. J’ai débuté en tant qu’assistant game designer et développeur flash puis, au fil des projets, j’ai commencé à prendre de plus en plus de responsabilités au sein de l’équipe pour finir Lead Game Designer. Je travaillais sur des projets de jeux web, le plus souvent des advergames.

 

IB : Que fais-tu aujourd’hui ?

J’ai quitté Chugulu l’année dernière pour me mettre totalement à mon compte en tant que Game Designer en freelance et développeur jeux Flash et mobile. Je favorise les missions de conception ou de développement de jeux : advergame, serious game, jeu casual sur Facebook par exemple.
Je me concentre également sur des projets personnels en Flash ou encore pour Iphone et Android.

 

IB : Sur quels projets as–tu travaillé ?

J’ai déjà travaillé sur une vingtaine de projets différents. Mais je vais me concentrer sur ceux qui sortent du lot.
Au niveau de mes projets personnels :

Nano War: Un jeu Flash très simpliste. Il s’agit d’un jeu de stratégie en temps réel où l’action se déroule à l’intérieur d’un corps humain. Ce jeu a remporté divers prix. Le concept a été copié et exploité des dizaines de fois par d’autres développeurs après sa sortie. Malgré cela, ce jeu a été joué plus de 8 millions de fois sur internet et la licence se vend encore 2 années après sa sortie.

 

http://www.kongregate.com/games/badben/nano-war

Take Something Literally (Prendre au pied de la lettre) : Jeu flash regroupant 25 énigmes farfelues. Le joueur doit littéralement jouer avec son ordinateur et utiliser ses périphériques pour résoudre des énigmes. Un jeu qui a étonnement bien marché. Ce jeu a totalisé plus de 4 millions de parties.

 

 http://www.kongregate.com/games/badben/take-something-literally

Projets en entreprise :

BlindTest: il s’agit d’un jeu web. Le quizz musical sur lequel j’ai travaillé à Chugulu. Les joueurs s’affrontent pour essayer de deviner le titre d’une chanson et son interprète. J’ai essentiellement rédigé tout le game design document et développé toute l’interface utilisateur en Flash.

http://www.blindtest.com

SkyControl : Commandé par AirFrance il s’agit d’un jeu Flash mélangeant le time management et de puzzle game. Le joueur incarne un contrôleur aérien qui assure le transports des passagers sur une planisphère. Un des plus gros projets que j’ai conçu et développé.

 

http://apps.facebook.com/skycontrol/

 

IB : Pourquoi avoir choisi un statut d’indépendant?

J’ai choisi de passer indépendant afin de travailler sur mes créations mais aussi pour revenir habiter dans le sud de la France.

Il faut savoir que les développeurs Flash sont assez demandés sur le marché du travail et que j’ai la chance d’être polyvalent. Enfin comme plusieurs de mes précédents projets ont été primés dans divers concours, j’ai décidé de prendre les devants et tenter ma chance.

 

IB : Quels sont les avantages et les inconvénients de ce statut?

Je ne vais pas rentrer dans les détails mais juste énumérer ce qui m’a le plus marqué depuis mon changement de statut.

Les horaires sont à la fois un avantage et un inconvénient. On ne sait pas vraiment quand commencer mais surtout quand s’arrêter. Les horaires sont aléatoires, on peut même se mettre à travailler le weekend.

Par moment on est obligé de laisser son côté créatif. On se transforme en chef d’entreprise. Il faut tout gérer : son statut, les papiers administratifs, la comptabilité, les autres indépendants qui participent aux projets, les factures, les devis, prospecter des clients, négocier, etc. Et tout ceci se fait en anglais la plupart du temps.

En tant qu’indépendant je suis payé lorsque j’ai du travail donc il est difficile de prévoir ses rentrées d’argent dans les mois à venir.

Malgré cela je suis libre de choisir mes missions.

 

IB : Quels conseils donnerais-tu à des jeunes qui rêvent de faire ton métier ?

Comme toujours lorsqu’on me demande « que faut-il faire pour travailler dans les jeux vidéo ? »,  je réponds : « être motivé et même surmotivé, imaginatif, travailler à l’école car TOUTES les matières sont importantes ».

Ne pas hésiter à se plonger dans des logiciels d’édition de cartes, dans la programmation pour concevoir ou réaliser des prototypes, imaginer et écrire des histoires, les mettre en scène, ou encore essayer les logiciels de graphismes, etc.

Tout est bénéfique lorsqu’on se rapproche du métier en créant quelque chose.

Enfin ne pas confondre jeu vidéo et amusement permanent. Le jeu vidéo est une industrie qui demande du sérieux, de l’investissement, du talent et du travail. Il ne faut pas s’attendre à gagner des millions. En revanche lorsqu’on à un rêve en tête, il n’y a pas de secret, il faut travailler pour le réaliser.