3 Isartiens ont travaillé sur Logorama – Oscar 2010 du meilleur court-métrage d’animation

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3 étudiants d’ISART DIGITAL ont collaboré au court métrage LOGORAMA, récompensé par l’Oscar 2010 du meilleur court métrage d’animation ! Luc Martias, Mathias Barday et Hugues de Tournemire, nous racontent leur aventure.

IB : Pouvez-vous vous présenter ?

Luc: Bonjour, j’ai 23 ans. Ayant toujours souhaité faire de l’imagerie de synthèse, j’ai commencé la 3D par des stages scolaires dans des boites de jeu vidéo comme Ubisoft et Cyanide Studio. Après mon bac Pro, j’ai intégré ISART, fait un stage d’un an chez F4 en tant que graphiste 3D temps-réel. J’ai profité de l’année suivante pour me réorienter vers la postproduction. J’ai alors intégré Mikros Image en 2009 en contrat de professionnalisation pour un an. Depuis, je travaille toujours chez Mikros Image mais en tant qu’intermittent.
Hugues: Bonjour, j’ai 26 ans et je suis en dernière année de Cinéma d’Animation à ISART. Je suis passionné par le dessin, la photo, le graphisme et la typo, le cinéma, l’Image en général. Après une formation de technicien dessinateur maquettiste et une école d’arts appliqués, j’ai rejoint ISART DIGITAL pour me spécialiser en 3D.  Je travaille actuellement à plein temps sur mon court métrage de fin d’études. Je ne vais pas tarder à chercher activement du travail !
Mathias: Bonjour, j’ai 21 ans, et suis également étudiant en dernière année Cinéma d’Animation. J’ai commencé par faire une prépa artistique pour ensuite intégrer ISART et suivre ma formation en alternance. Je suis intermittent à Mikros Image depuis plus de 6 mois.

 

IB : Connaissiez-vous les étapes de production ?

Luc : Oui, car nous avions travaillé en cours chaque étape d’une prod full CG. Cela a permis d’avoir une vue d’ensemble et une pleine compréhension de la chaîne de production en cinéma d’animation.
Mathias : ISART m’a permis d’obtenir mon premier stage dans une entreprise (Chrysalide Studio) où j’ai pu faire mes premiers essais en production.

 

IB : Est-ce important de faire des stages ou contrat de professionnalisation pendant ses études ?

Luc : C’est un premier pas dans le monde du travail. On évolue beaucoup plus car on bénéficie d’une expérience d’étudiant (projets, film de fin d’études…), mais aussi d’une expérience de terrain. On est en interaction avec des personnes qui font ce métier depuis des années, certains ont même une renommée internationale. Ils nous transmettent des connaissances techniques et artistiques et nous montrent comment être réactif face aux problématiques rencontrées.
Le contrat pro est aussi une très bonne alternative pour les personnes comme moi qui n’auraient pas forcément les moyens de financer leurs études.
Hugues : Cela développe des contacts, apporte un financement et permet une excellente expérience professionnelle. On est en condition de production, avec des professionnels. Le jour où l’on démarche des entreprises pour un emploi, on est probablement plus confiant.
Mathias: L’intérêt est énorme. Contrairement aux autres types de formation, nous sortons de l’école avec de l’expérience, des contacts. Et puis tous les travaux réalisés lors des stages sont à mettre dans notre bande démo. Le fait d’être en interaction avec des pros permet une transmission du savoir-faire et des petites astuces.

 

IB : Un petit mot sur Mikros Image?

Mathias: Mikros fait partie des gros studios parisiens et intervient dans le domaine de la publicité mais également du long métrage (en VFX). Les projets sont variés, ça peut aller du packshot de base aux dernières pubs Peugeot.

 

IB : Quelles sont vos missions chez Mikros Image?

Luc : J’ai été embauché en tant que Junior Rendering/Compositing Artist. Mon travail va donc le plus souvent du Lighting en passant par le Rendering puis au Pré-Compositing ou Compositing Nuke. Généraliste à la base, il m’arrive de venir en renfort au Modeling sur Peugeot « Alchimie » ou au Matte Painting 3D comme dernièrement.
Mathias: J’ai été embauché comme Junior Rendu ce qui consiste à récupérer les scènes animées, les lighter, préparer les passes et les envoyer au compositing. Aujourd’hui je viens d’achever mon travail sur la dernière pub Peugeot « Alchimie », et j’enchaine avec une pub pour Nissan et une pub pour Bulgarie.

 

IB : Comment est né le projet LOGORAMA ?

Hugues: Le collectif H5 composé de François Alaux, Hervé de Crécy et Ludovic Houplain, est le créateur du projet. Tout est parti d’un storyboard, il y a quelques années de cela.

 

IB : Que dire sur Logorama ?

Luc : Le projet a duré 3 ans en production et 6 ans en tout. Pour le pitch, voici celui des réalisateurs : « Une course poursuite effrénée, des animaux sauvages lâchés dans la ville, une prise d’otage qui tourne au drame… et bien plus encore dans LOGORAMA ! ». Il s’agit d’une satire amplifiée de notre société. Ceci explique la personnification des logos des marques et le coté super production hollywoodienne.
Mathias : Je trouve très intéressant le fait que les réalisateurs se permettent de faire un film entièrement avec des logos de marques sans avoir un seul droit d’exploitation : nous nous permettons de prendre ces marques car vous nous les avez imposées à la télé, dans la rue, …

 

IB : Quelle a été votre participation sur Logorama ?

Luc : J’étais au Lighting/Rendu/Compositing. Même si le projet avait une direction artistique prononcée, les réalisateurs et nos superviseurs nous permettaient de nous exprimer et de faire des propositions sur la  composition d’image ou de rendu. C’était super intéressant !
Hugues : Sur ce genre de projet, on est obligé de toucher un peu à tout : c’est une chose à laquelle on ne s’attend pas forcément si on ne fait pas de stage. J’ai eu l’occasion de faire un peu de tracking, des shaders, textures, du compo, et surtout du rendu.
Mathias: J’ai d’abord commencé au rendu pur. J’ai ensuite continué au rendu plus compo. Je pouvais ainsi amener un plan jusqu’à la fin.

 

IB : Quelles difficultés avez-vous rencontrées sur ce projet?

Luc: Le volume de travail à gérer dans un temps imparti ! Nous avons surmonté ça par une rigueur dans le travail et par le meilleur des remèdes : l’humour.
Mathias : La principale difficulté était d’apprendre à travailler vite et bien tout en respectant les nomenclatures et la façon de travailler propre à Mikros.

 

IB : Comment a été accueilli l’Oscar dans l’équipe ?

Luc: FIESTA<! Tout le monde était très surpris et content de se retrouver autour de cet évènement. On n’avait pas revus certains potes depuis un an donc c’était vraiment agréable. Au début, je ne réalisais pas. Ensuite un gazouillement au ventre quand je me suis dit que J-Lo avait peut-être vu des extrait de mes plans durant la cérémonie 🙂
Hugues : Tout le monde a fait son maximum pour ce projet. La nouvelle a été évidement très bien accueillie.
Mathias : On a fait la fête !! Tout le monde était sur un petit nuage. C’était une très bonne surprise.

 

IB : Qu’est-ce que ça apporte un Oscar ?

Luc : Pour les auteurs, de la renommé et surtout de la fierté. Pour moi, de la satisfaction et toujours plus de motivation pour la suite.
Hugues: Beaucoup d’enthousiasme pour l’avenir, la fierté d’avoir participé à l’aventure et d’avoir rencontré des personnes intéressantes.
Mathias : A part une petite grosseur à la cheville à l’annonce de l’Oscar, pas grand chose. Un court métrage comme Logorama est un travail d’équipe.

Pour visionner un EXTRAIT du film : Logorama_VO_30s