Chloé, Game Developer

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Chloé Bertheville est diplômée en 2016 de la formation jeux vidéo Game Design & Programming.
Devenue Game Developer dans le studio Celsius Online, elle nous partage son expérience professionnelle.

Peux-tu nous expliquer ton métier de Game Developer ?

Les missions du Game Developer sont assez dépendantes du studio dans lequel on travaille, car la taille des équipes joue beaucoup.

À Celsius, c’est assez pluridisciplinaire. Je fais à la fois du game design, du code, mais aussi des corrections de bugs, de la rédaction de documents de specs, de la réflexion/création de mockup. J’échange également avec les joueurs.

Au cours d’une production ou même d’une feature, je suis amenée à parler avec tous les corps de métiers, ce qui est très enrichissant !

Je développe malgré tout 😊 ce doit être 80% de mon temps minimum ! Même au sein de la programmation, il faut être polyvalent car les
jeux sont développés avec des langages très différents. Un petit exemple des langages avec lesquels j’ai travaillé, rien qu’à Celsius : PHP, HTML5, CSS3, C++, ActionScript, Java, Haxe, NodeJS, C#.

Au sein du studio, on a un catalogue de jeux assez conséquent qu’il faut maintenir et améliorer. J’ai donc travaillé sur différents jeux
notamment Mutants Genetic Gladiators (un jeu de breeding sur Facebook/mobile). En ce moment, je suis sur le développement d’une version mobile du jeu Renaissance Kingdoms, un mmorpg dans l’univers du XVème siècle.
En parallèle j’avance également sur un film interactif en réalité virtuelle.

 

Qu’aimes-tu dans ton métier de Game Developer ?

Cette polyvalence justement.
Je suis passionnée de programmation. L’avantage de travailler sur un jeu vidéo, c’est qu’il y a plusieurs de corps de métiers avec lesquels collaborer. Et il faut continuellement s’adapter, car d’un jeu à l’autre, on ne ciblera pas le même public (par exemple).
C’est aussi un environnement de travail vraiment agréable. On côtoie des passionnés, et on travaille sur des projets qui participent à l’épanouissement des gens.
Il n’y a rien de plus beau que de mettre tout son cœur dans un projet et de voir que les joueurs y jouent, adorent et en redemandent.

 

En tant que femme, est-ce difficile de s’insérer dans un métier (pour le moment) trop masculin ?

Pour moi ça a toujours été une force. Mes entretiens d’embauche se sont toujours bien passés car justement en tant que femme je pouvais apporter cette petite touche féminine à l’équipe.
Pour un recruteur c’est finalement assez vendeur. Là où ça peut être plus dur, c’est au sein de l’équipe avec les autres développeurs.
Mais dans toutes les entreprises où j’ai travaillé, je n’ai jamais eu de soucis, et on n’a jamais remis mon savoir-faire en question.

 

Quel a été ton parcours professionnel jusqu’au métier de Game Developer?

J’ai toujours fait des petits boulots à droite à gauche, mais pas forcément en rapport avec le jeu vidéo :  c’est ce qui m’a ouvert des opportunités par la suite. Pendant l’été de mon IUT Informatique (avant ISART), j’ai travaillé quelques temps à l’Institut d’Astrophysique Spatiale (IAS), une unité de recherche du CNRS. C’est grâce à ce job d’été que, lorsque j’ai commencé mon cursus à ISART Digital, j’ai pu travailler à nouveau avec eux, en alternance cette fois-ci.

À la fin de ma première année d’études, j’ai rejoint le studio Celsius Online lors d’un stage d’été qui a finalement débouché sur un contrat de professionnalisation pour l’année suivante. C’était assez émouvant car c’était mon tout premier pas dans une entreprise de jeux vidéo ! Là-bas j’ai travaillé principalement sur le jeu Renaissance Kingdoms ainsi que sur la création de quelques mini-jeux.

Ma dernière année, je l’ai passée dans une agence de communication spécialisée dans le jeu vidéo. J’ai développé un jeu Facebook dans l’univers de Dark Souls pour Bandai Namco afin de promouvoir la sortie du troisième opus. J’ai été embauchée dès ma sortie d’école en CDI par l’agence, mais je suis finalement retournée chez Celsius Online, mon entreprise coup de coeur.

 

En quoi l’alternance pendant les études a été un plus ?

Travailler m’a permis de mettre en application ce que j’apprenais à l’école mais aussi d’apprendre de nouvelles choses. C’était également un premier pas dans le monde du travail, l’occasion donc de me créer des contacts.

Cela m’a bien rassuré une fois mon diplôme obtenu. Je connaissais déjà la vie en entreprise, je n’avais pas peur d’y entrer définitivement.
L’alternance a aussi été pratique d’un point de vue financier, cela m’a permis de faire mes études sereinement.

 

Que t’a apporté ta formation Game Design & Programming ?

Elle m’a un peu tout appris.
Je suis arrivée avec mon bagage d’IUT et, en à peine deux mois, j’avais appris plus en programmation qu’en deux ans d’IUT :).
Ça m’a permis aussi de prendre confiance en moi, de rencontrer des gens exceptionnels et de faire partie de cette famille qu’est le jeu vidéo.

Sans compter le projet de fin d’études, qui m’a appris à travailler en équipe et qui restera mon plus beau moment à ISART (big up à la team Sticky Boy, the curse of oily town).

 

Que voudrais-tu dire à ceux qui souhaiteraient faire comme toi, et notamment les filles ?

De sauter le pas ?
Le tout c’est d’aimer ce qu’on fait et de ne pas avoir peur de se lancer ou de se tromper. Peut-être que, finalement, le développement ne sera pas votre truc ou peut être qu’au contraire ce sera, comme pour moi, une révélation.